Biographie détaillée
Jeunesse et débuts professionnels
Mart Stam, de son nom complet Martinus Adrianus Stam, naît le 5 août 1899 à Purmerend dans la région Est des Pays-Bas.
Il étudie dans une école de la ville, avant d’intégrer l’Ecole Royale des Hautes Etudes d’Amsterdam (la Rijksnormaalschool for Teekenonderwijzers) de 1917 à 1919, année où il sort diplômé de l’établissement.
Mart Stam entame sa vie professionnelle en tant que dessinateur dans un cabinet d’architecture à Rotterdam dirigé par Granpré Molière. Si ce dernier a une approche traditionaliste, bien différente de celle du jeune architecte, leur collaboration est riche et réussie. Il faut dire que déjà à cette époque, il affirme des convictions fortes, et déclare même que le rôle des architectes est de “changer le Monde” !
Peut-être est-ce cette ambition (voire cet idéalisme ?) qui plaît au directeur du cabinet, qui n’hésite pas à demander personnellement à Mart Stam de travailler au sein de son studio.
Séjour en prison et premier concours d’architecture
Pourtant, cette première expérience prend fin de manière soudaine.
Mart Stam refuse de s’engager dans l’armée pour faire son service militaire, ce qui est pourtant légalement obligatoire à cette époque. Il est donc condamné en 1920 à une peine de prison équivalente au temps qu’il aurait dû passer en service.
Il est libéré en 1922 et ne perd pas de temps : la même année, il participe à un concours d’architecture pour lequel il conçoit les plans d’infrastructure urbaine de la région de la Haye.
Un projet qui passionne le jeune architecte, qui y voit l’opportunité d’illustrer sa vision de l’architecture : utile, durable et sociale.
Début 1920, une carrière berlinoise en plein essor
A la fin de l’année 1922, Mart Stam déménage à Berlin, où il affine sa vision de l’architecture, et devient un partisan du mouvement de la “Nouvelle Objectivité” (Neue Sachlichkeit en Allemand).
Ce mouvement culturel pluridisciplinaire, inventé au lendemain de la première guerre mondiale par des artistes de Weimar, prône la sobriété dans l’esthétique et le choix des matériaux, et davantage de réalisme que les mouvements d’alors (notamment l’Art Nouveau).
Pendant près de trois ans, il s’enrichit à travers ses collaborations avec des architectes reconnus, comme son premier directeur Granpré Molière, To Van der Mey, El Lissitzky ou encore Max Taut.
Mart Stam réalise d’ailleurs son premier projet à grande échelle pour ce dernier, en dessinant le bâtiment de la Fédération Allemande des Syndicats à Düsseldorf.
L’architecte Hollandais démontre un talent certain et un style unique qui ressort clairement dans ses conceptions, comme par exemple le projet avorté de Wolkenbügel (littéralement “fer nuageux”), un gratte-ciel à contre-courant puisque l’effet de vertige n’était pas causé par sa hauteur, mais par sa largeur !