René Lalique

Les bijoux et René Lalique

René découvre les arts décoratifs lors de l’Exposition Universelle de 1867. Cette approche, nouvelle pour lui, le conforte dans sa vision : l’Ôde à la nature, omniprésente dans le style Japonais, deviennent alors une véritable source d’inspiration pour lui

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A la suite de son apprentissage en joaillerie à Paris, René Lalique se serait installé à Londres et pour assister aux cours du Sydenham Art College de 1878 à 1880. Si plusieurs sources mentionnent cette expérience académique, il semble qu’aucune preuve réelle n’existe à sujet.

Toujours est-il que René rentre en France, et entame en 1882 sa carrière dans la joaillerie. A ses débuts, il travaille en tant que dessinateur concepteur indépendant pour le compte de différentes maisons : Aucoc, Georges Fouquet, Hamelin, Henri Vever, mais aussi Cartier ou Boucheron. Son talent n’est plus à prouver, et il devient rapidement une référence dans le milieu.

A son propos, Georges Fouquet, alors extrêmement réputé, déclare même « Je ne connaissais pas actuellement de dessinateur en bijou, enfin, en voici un ! ». A tel point que René Lalique fonde sa propre Maison de joaillerie 4 ans plus tard en 1885. Une belle revanche sur le destin, qui prouve faux à ses détracteurs. En effet, au début de son apprentissage, le bijoutier Vuilleret lui avait dit : « Tu veux faire des dessins de bijoux, mais cela ne mène à rien ! Tu verras que dans deux ou trois mois, tu ne sauras plus qu’inventer et, arrivé au bout de ton rouleau, tu seras bien obligé de t’arrêter ! ». Bref, quel plus joli pied de nez aurait-il pu faire à ses « haters » ?

René Lalique et l’Art Nouveau

René Lalique est considéré commun l’un des plus grands concepteurs et dessinateurs de bijoux du mouvement Art Nouveau en France. Ayant grandi dans un environnement naturel, et grâce à sa grande curiosité et sa créativité, René a très tôt développé un amour pour le Beau et la Nature.
C’est donc avec une grande évidence qu’il reproduit et esquisse ce qui l’émerveille autour de lui. La représentation de végétation, de papillons, de cygnes, les détails des mouvements d’ailes des oiseaux ou des insectes… René Lalique maîtrise à la perfection le langage des arts décoratifs. Ses bijoux sont une parfaite illustration de son savoir-faire. Il commence à exposer ses premières œuvres, originales et innovantes, dès 1894. Il expose au Salon des Artistes Français de 1897 et 1898. C’est à cette occasion que le célèbre verrier Art Nouveau Emile Gallé le découvre. Celui-ci jouit alors déjà d’une très grande notoriété en France. Il ne tarie pas d’éloge au sujet de René, et ne cesse de parler des œuvres incroyables qu’il a eu la chance de découvrir au Salon. Cela participe à la renommée de René Lalique, qui participe à l’Exposition Universelle de 1900 à Paris. Son stand connaît un véritable succès : pour René, c’est la consécration.

L’Art Nouveau, René Lalique et les bijoux

Le talent (ou le génie !) de René Lalique est de conserver ses sources d’inspiration résolument Art Nouveau, tout en innovant à travers l’usage de nouveaux matériaux, encore peu utilisés à l’époque en bijouterie. L’artiste innove en intégrant le verre, bien sûr, son matériau de prédilection mais aussi le cuir, la corne, l’émail, la nacre ou encore l’émail. Fait intéressant notamment : René préfère mettre en valeur des pierres semi-précieuses plutôt que des pierres précieuses. Il dessine lui-même tous ses modèles, puis les fait réaliser par les meilleurs ciseleurs, émailleurs et sculpteur de son époque.
Ses bijoux, aux formes très délicates, aux alliages originaux et aux couleurs chatoyantes sont très prisées par les femmes de la bourgeoisie. Nombre de ses créations sont notamment portées par des actrices : c’est sur scène que les couleurs de ses créations ressortent le plus. De très grandes artistes portent ainsi les bijoux de René Lalique : la marquise Arconati-Visconti, la comtesse de Béarn, ou encore Sarah Bernhardt.

Fin de vie et postérité : gloire à l’Art Nouveau et l’Art Déco

Cependant, malgré ses désirs d’expansion, l’artiste Art Nouveau (et ascendant Art Déco !) ne rencontre plus autant de succès qu’au début des années 1900. En effet, à l’issue de la 1ère guerre mondiale, les mentalités et les goûts changent. Les courbes, volumes et couleurs de l’Art Nouveau sont de moins en moins prisés. Ses clients lui préfèrent des créations plus aux lignes plus sobres, géométriques et métalliques. C’est le développement du style Art Déco.
René est un homme sage : il comprend que les tendances évoluent, et il décide de raison garder : l’heure est à la reconversion professionnelle et adopte ce nouveau mouvement des arts décoratifs. Il diversifie alors grandement ses créations et ne se cantonne plus aux bijoux, flacons de parfums et vases d’exception. Désormais, il conçoit des coupes, des chandeliers, et même des bouchons de radiateurs pour la fameuse 5CV Citroën lancée en 1925 !
René Lalique va jusqu’à proposer des créations en dehors même de sa spécialité, l’artisanat du verre. Il devient en effet décorateur d’intérieur, et conçoit les fontaines des Champs-Elysées, décore les wagons-restaurants du Pullman Express, ou encore les salles à manger du paquebot Normandie.
En 1945, René Lalique meurt le 1er mai. Il laisse derrière lui de nombreuses œuvres Art Nouveau qui ont révolutionné les arts décoratifs. La Maison Lalique est reprise par son fils, qui développera l’expertise du cristal, puis par ses descendants successifs. L’artiste est enterré au cimetière du Père Lachaise à Paris.