Victor Prouvé

Qui est Victor Prouvé ?

Victor Prouvé, de son vrai nom Victor Emile Prouvé, est un graveur, sculpteur et peintre français du mouvement Art Nouveau.
Il naît à Nancy le 13 août 1858, et meurt à Sétif, en Algérie le 15 février 1943, à l’âge de 84 ans.
Il est l’un des membres les plus influents de l’Ecole de Nancy.

Biographie de Victor Prouvé

Enfance à Nancy

Victor Prouvé naît à Nancy en 1858. Il baigne très tôt dans le milieu de l’Artisanat. En effet, son père est dessinateur de faïence au sein de la fabrique du père d’Emile Gallé (autre membre très influent de l’Ecole de Nancy).
C’est sans doute grâce à ce contexte propice à la créativité que Victor développe très jeune un intérêt pour l’Art. Il démontre notamment un talent certain pour le dessin. Très proche d’Emile Prouvé, le fils de l’employeur de son père, ils partagent ensemble cette passion commune et s’encouragent mutuellement. Victor suit donc logiquement un cursus académique en ce sens. Enfant, il est élève à Nancy de Devilly ; puis, à l’issue de sa scolarité, il déménage à Paris où il assiste aux cours de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts.

victor prouve la joie de vivre

Etudes aux Beaux Arts et perfectionnement

Installé à Paris, Victor Emile Prouvé profite d’un accès à la culture omniprésent et s’épanouie. Il se rend très régulièrement au Louvre, qui est pour lui une révélation : les peintures des grands Maîtres italiens le passionnent tout autant que ses contemporains comme Manet ou Renoir. Il ne cesse de s’ouvrir à de nouveaux styles et de nouvelles approches.

Victor Prouvé commence à travailler pour Alexandre Cabanel, un peintre académique extrêmement réputé (il est de nos jours considérés comme l’un des peintres les plus importants du Second Empire). Cela dit, le jeune homme sait également s’affranchir des codes pour tester de nouvelles techniques. Il fréquente ainsi le peintre Pierre Puvis de Chavannes, avec qui il échange sur un style complétement différent : celui du symbolisme.
Et c’est bien là la force de Victor Prouvé : si son sens de l’observation lui permet d’apprendre très rapidement et de respecter les codes strictes de la peinture académique, sa curiosité lui permet de toucher à tous les genres.

1ère exposition au Salon des Artistes : le Portrait de Madame Gallé et ses filles

A 24 ans à peine, Victor Prouvé expose pour la première fois au Salon des Artistes à Paris, grâce à l’envoi de son œuvre : portrait de Madame Gallé et ses filles.
Grâce à cette première rencontre avec une large audience, Victor peint toute une série de portraits, dont Le Violoniste Louis Hekking ou encore Mysette Wiéner. Ses œuvres rencontrent un franc succès : toutes les critiques sont très positives ! Conforté dans son cheminement artistique, il poursuit donc son travail et continue d’explorer de nouvelles approches.

En 1888, Victor Prouvé voyage en Tunisie. C’est pour lui une révélation : la lumière chaude qui éclaire les paysages, les couleurs puissantes omniprésentes l’émerveillent complétement. Cela bouleverse complètement son style jusqu’à présent assez sobre (souvenez-vous, s’il est curieux des nouveaux courant, c’est un académicien avant tout !). Ses peintures deviennent plus colorées, plus puissantes, et son style devient de plus en plus clair et maîtrisé.

Victor Prouvé, Ecole de Nancy

Victor Prouvé et les Arts décoratifs de l’Art Nouveau

A son retour à Paris, Victor travail sur des panneaux décoratifs. Il renoue avec Emile Gallé, son ami d’enfance avec qui il était très proche à Nancy. Emile lui passe à cette époque plusieurs commandes d’objets décoratifs. Louis Majorelle, un autre artiste du mouvement Art Nouveau, se lie d’amitié avec lui et lui commande également d’autres œuvres des Arts Décoratifs.

C’est une période extrêmement enrichissante pour l’artiste. En effet, il découvre l’Univers incroyable et la richesse des Arts Décoratifs. Il réalise de nombreux décors de verreries et de meubles pour Gallé, mais reçoit toujours plus de commandes de la part d’autres commanditaires. Il travaille ainsi pour Eugène Vallin, les frères Daum, Albert Heymann ou encore Fernand Courteix.
Assoiffé de connaissances et profondément curieux, Victor Prouvé s’adonne même à l’art de la reliure, grâce au célèbre relieur René Wiener et son ami illustrateur Camille Martin. C’est véritablement à cette époque que l’artiste produira la majorité de ses œuvres Art Nouveau.

Cet épanouissement artistique et professionnel se ressent dans les œuvres de Victor, qui se voit bientôt récompensé. Il est médaillé pour les différentes commandes officielles qu’il honore : le grand salon de l’Hôtel de Ville de Nancy, la décoration de l’escalier de la mairie d’Issy-les-Moulineaux, ou encore la décoration de la salle des fêtes de la mairie du XIème arrondissement de Paris. Tout semble ainsi sourire à Victor : il a enfin trouvé son style, sa « patte » ; il est reconnu par ses pairs et le grand public, et surtout le mouvement Art Nouveau est propice aux effusions de couleurs, que Victor affectionne tout particulièrement.

Victor Prouvé & Emile Gallé, vase Art Nouveau "les hommes noirs"

Mort de Puvis de Chavannes et retrait

Pierre de Puvis de Chavannes, proche de Victor Prouvé, meurt le 24 octobre 1898, quelques mois seulement après la disparition de sa femme. La critique salue cet artiste symboliste qui a marqué son temps. Victor est alors au summum de sa carrière : la IIIème République Française est à son apogée, ce qui a un impact direct et positif sur les démonstrations d’Art et de pouvoir : les Expositions Universelles mettent les Arts Décoratifs de l’Art Nouveau à l’honneur.

Victor décide alors de prendre le temps de voyager : la Bretagne et le Gers sont ses nouvelles sources d’inspiration, dont il peint les paysages et tranches de vie auxquelles il assiste. C’est à cette époque qu’il découvre la gravure, en utilisant notamment la technique du berceau. Il s’adonne à de nouvelles disciplines également, comme la sculpture ou encore la reliure de livres. Tout semble lui réussir, et aucune technique ne lui résiste, aussi pointue soit-elle.

Victor Prouvé et l’Ecole de Nancy

Emile Gallé suit assidûment l’évolution de son ami et son influence sur le mouvement Art Nouveau. Il rêve d’une Ecole qui enseigne les précèptes de ce mouvement, et pousse les élèves à repousser toujours plus loin les limites connues des techniques d’Art. Il fonde la célèbre Ecole de Nancy en 1901, épaulé par Victor Prouvé. Ce dernier accepte naturellement de reprendre la direction de l’établissement de l’école à la mort d’Emile, en 1904. Installé définitivement à Nancy, Victor dirige l’Ecole d’une main de Maître et gagne en sagesse.

Quelques années plus tard, en 1919, il reprend la direction de l’Ecole des Beaux Arts de Nancy.
Il poursuit en parallèle ses propres projets artistiques, mais souffre régulièrement de dépression.
Ces épisodes douloureux semblent s’aggraver tandis que la seconde guerre mondiale approche.

En 1943, Victor Emile Prouvé rejoint sa fille à Sétif, en Algérie, où elle s’est installée avec son mari. Il y meurt le 15 février, à l’âge de 84 ans.

victor émile Prouvé du mouvement art nouveau

Les œuvres de Victor Prouvé

L’influence sur le mouvement Art Nouveau

Bien qu’ayant suivit une formation artistique classique, Victor Emile Prouvé a largement participé au mouvement Art Nouveau en France. Ses peintures ont marqué l’époque (comme par exemple « La Joie de Vivre », notamment grâce à l’utilisation de couleurs claires et aux lignes épurées.

Pourtant, le plus grand impact de sur le mouvement Art Nouveau est par le biais des Arts décoratifs. De par sa profonde amitié et son étroite collaboration avec le Maître du Verre Emile Gallé, Victor a été véritablement propulsé sur le devant de la scène artistique française. Ensemble, ils ont conçus de nombreux vases décoratifs, dont le célèbre vase d’Orphée, que vous pouvez aujourd’hui admiré au musée des arts décoratifs de Paris.

Ils co-signent ensemble ces œuvres, et lorsqu’Emile décède en 1904, Victor Prouvé poursuit le travail, en signant désormais de leur deux noms, précédés d’une étoile.
La signature évident d’un artiste accompli, mais surtout d’un homme humble et fidèle.

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Sources des images:
ader-paris.fr
image-est.fr
artlorrain.com